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Cool, gracieuse, sexy : Mercedes 230 SL

Existe-t-il une Mercedes-Benz plus belle que la W 113 ? Parfaite, bien pensée, rapide et surtout sûre : la Mercedes-Benz 230 SL « Pagode » est un jalon dans l'histoire de l'automobile. Qu'est-ce qui la rend si spéciale ? Tout, tout simplement.

Publié le 08.04.2025

John Lennon en conduisait une, tout comme Sophia Loren et Kate Moss. Et pour cause : la Mercedes-Benz 230 SL (W 113) allie le style décontracté d'une rock star, la grâce d'une diva du cinéma et le sex-appeal d'un top model dans une voiture techniquement brillante.

Pas de fioritures

C'est un Français qui a conçu la plus belle voiture allemande de tous les temps. Après avoir rejoint Daimler-Benz à Sindelfingen en 1957, Paul Bracq a d'abord été chargé de concevoir la Mercedes-Benz 600, elle aussi une icône de l'automobile. En même temps, Bracq et son équipe travaillaient sur le successeur de la Mercedes-Benz 190 SL. Le briefing indiquait que le nouveau modèle devait avoir un aspect plus « masculin » que les formes arrondies de son prédécesseur : plus de détails fantaisistes, la forme devait être au service de la fonction.

Présentation à Genève

Paul Bracq et son équipe de designers ont alors conçu cette carrosserie ravissante. La 230 SL reprenait non seulement des éléments stylistiques de la grande série Mercedes-Benz, mais aussi sa base technique et sa motorisation. La « Mercedes-Benz 230 SL, voiture de sport de tourisme » a été présentée le 14 mars 1963 au Salon de l'automobile de Genève. 400 représentants de la presse étaient présents et ont rapporté avec enthousiasme la première mondiale. Le quotidien sportif français L'Équipe titrait le 19 mars 1963 : « Genève 1963 : An 1 du Style Pagode ». Voilà, le surnom était né.

Un cabriolet qui est devenu célèbre pour son toit ?

Le terme «pagode» désigne la forme du toit rigide, qui présente une courbure concave vers l'intérieur, tout comme les toits des pagodes asiatiques. Normalement, les toits des voitures sont bombés vers l'extérieur. Ce n'est pas le cas de la Mercedes-Benz 230 SL, qui n'existait qu'en version cabriolet. Les acheteurs de voitures de sport de tourisme ne pouvaient obtenir le toit rigide en pagode qu'en payant un supplément.

Idée de base fonctionnelle

La forme spéciale du toit remonte à l'inventeur de la sécurité passive Béla Barényi. Il espérait que le toit rigide incurvé conférerait une plus grande stabilité à la voiture de sport tout en réduisant son poids. Paul Bracq considérait également le toit comme une surface utile purement fonctionnelle, par exemple pour une tente de toit ou un porte-bagages de toit. Le designer a déclaré un jour dans une interview : «Si nous avions conçu un toit classique bombé vers le haut, il aurait été dix centimètres plus haut avec la même stabilité et la même hauteur d'accès, et la voiture aurait eu l'air trop costaud. L'alternative au toit concave aurait inévitablement été une hauteur d'accès réduite de dix centimètres et une moins bonne visibilité panoramique. Le toit en pagode a donc été choisi avant tout pour des raisons fonctionnelles. L'esthétique et le look moderne ont joué un rôle secondaire. »

À la poursuite de Ferrari

La Mercedes-Benz 230 SL n'était pas seulement sexy, elle avait aussi une sacrée puissance. À l'avant se trouvait un moteur 6 cylindres de 2,3 l de cylindrée, qui développait environ 150 ch. La Mercedes-Benz 280 SL (1968 à 1971) développait même 170 ch. À l'époque, c'était une excellente performance. Sur le circuit du Nürburgring, même Ferrari a dû s'avouer vaincue, car le châssis équilibré de la Mercedes et ses excellents freins offraient une avance technique.

La sécurité avant tout

Beau, rapide et... sûr. Sur la 230 SL, Daimler-Benz a introduit des mesures de sécurité complètes. La W 113 avait une cellule passager rigide et des zones de déformation avec des éléments avant et arrière facilement déformables. L'habitacle ne comportait ni angles ni arêtes vives. Les ceintures de sécurité étaient disponibles en option. Le boîtier de direction a été déplacé de la zone à risque en cas de collision et la colonne de direction articulée était équipée de joints pour éviter l'effet de lance en cas d'accident.

Vétéran du rallye de Chine

Cette bonne vieille voiture, qui date de 1964, a été livrée neuve en Suisse. Elle a appartenu pendant plus de vingt ans à un journaliste automobile (non, pas à l'auteur de ces lignes). La Pagode s'est d'ailleurs déjà rendue au pays des pagodes (l'auteur de ces lignes non plus). Cette voiture a participé au rallye de Chine, de Pékin à Shanghai. Ensuite, la 230 SL a été entièrement restaurée en Suisse, le châssis et le dessous de caisse ont été entièrement grenaillés, la rouille a été éliminée et toute la structure a été conservée avec des produits de haute qualité. C'était en 2013. Aujourd'hui, la Pagode a toujours l'air neuve, ce qui témoigne de la grande qualité de la restauration.

L'intérieur en cuir véritable de la 230 SL a été restauré dans le respect de l'original en bleu et recouvert de moquette grise, également d'origine. Même les garnitures de portes ont été remplacées et toutes les applications restaurées. Seul le couvercle du cendrier manquait.

Conseil de Goodtimer.ch :

«Cette 230 SL séduit par sa combinaison unique de première livraison suisse, d'un précédent propriétaire de renom, d'une histoire de voyage exclusive et d'une restauration très bien réalisée il y a 12 ans. Dans l'état 2, la 230 SL se présente comme une restauration authentique

Texte: Jürg Zentner

Photos: Christian Lienhard (lienhardbildwerke.ch)

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