

Tout est parti d’une révision de la directive européenne sur les véhicules hors d’usage. L’argument ? Le recyclage pourrait libérer de minuscules particules de carbone, potentiellement nocives au contact de la peau. Une idée charmante – mais aux conséquences dévastatrices pour l’industrie automobile et aéronautique.
C’est peu dire que la nouvelle est mal passée. Non seulement les fabricants de supercars et les préparateurs auraient été touchés, mais aussi des marques généralistes comme BMW, Tesla ou Hyundai. La fibre de carbone est en effet un élément clé pour alléger les véhicules et améliorer leur efficacité énergétique.
Modifier d’abord, réfléchir ensuite
La bourse a vite réagi : les actions des géants asiatiques de la fibre de carbone – Toray, Teijin et Mitsubishi Chemical – ont dévissé. Ensemble, ils contrôlent plus de 50?% du marché mondial, dont un cinquième va à l’automobile. En 2024, ce marché pesait environ 5,5?milliards de dollars. Pas exactement un détail à négliger pour une simple précaution dermatologique.
Face à la levée de boucliers, l’UE a fini par faire machine arrière : le Parlement européen a confirmé que la fibre de carbone ne serait pas classée comme substance dangereuse. Une bonne nouvelle, et un peu de pression en moins pour une industrie déjà en ébullition.
Chère UE,
On a tous appris à ne pas se frotter aux orties. Peut-être qu’une simple formation suffirait aussi pour manipuler du carbone recyclé sans danger??
Avec toute notre tendresse pédagogique,
votre auto-illustrierte
Texte : GAT
Photos : CC