

Italie contre Angleterre
Un Italien, un Britannique – et un duel riche en émotions. Au cœur de la chaleur étouffante de l’Italie, un rédacteur se tient devant l’Aston Martin Vanquish Volante, qui remet toutes ses convictions en question.
Italie. Quelque part entre des vignes desséchées, le chant des cigales et l’odeur de la poussière réchauffée par le soleil. En moi: un conflit intérieur, car devant moi: une voiture, bleu azur comme la mer de la côte amalfitaine, à l’intérieur, dans ce bleu que porte mon équipe nationale italienne. Une seule chose me dérange: elle est britannique. Un Italien contre douze cylindres britanniques. Rédacteur contre Aston Martin Vanquish Volante.
Je suis italien. Avec tout ce que cela implique: la passion, l’espresso debout et la conviction profonde que les plus belles voitures viennent d’Émilie-Romagne. Ferrari, Lamborghini, Pagani et Ducati ne sont pas de simples constructeurs, c’est une religion. L’art de l’ingénierie avec du tempérament, des machines avec une âme.
Mais voilà qu’arrive une Aston Martin Vanquish Volante. L’understatement britannique avec une voix qui ressemble à celle de Sean Connery après un single malt. Le capot est si long qu’on craint un décalage horaire en se garant. Les lignes sont brutales, dramatiques et pourtant fluides. Mais tout cela sans artifices aérodynamiques ni effets spectaculaires bon marché. Tout dans cette voiture dit: «Je suis différente, mais je veux te plaire.» Et bien que je sois tenu à la neutralité en tant que rédacteur, je le sais dès que j’appuie sur le premier bouton: ce trajet sera riche en émotions.
Caractéristiques
La route devant moi est une promesse: sinueuse, déserte, sensuelle. Le V12 s’éveille dans un grondement rauque et majestueux. Si nécessaire, ce moteur développe 614 kW/835 ch sur l’essieu arrière. Mais avant que l’image fixe ne se mette en mouvement, il faut appuyer sur trois boutons. Le premier bouton – logique – pour la capote, le deuxième pour ouvrir les échappements et le troisième pour désactiver les aides à la conduite.
Nous démarrons. Encore avec retenue. Le mode GT glisse doucement. La direction est précise, le châssis se comporte comme un gentleman: ferme, mais courtois. La vitesse dans l’Aston Martin Vanquish Volante est relative. On n’est jamais trop lent, mais très vite trop rapide. Contrairement à d’autres véhicules, cela se fait presque sans s’en rendre compte. Pas de coup dans le dos, mais une poussée raffinée et implacable. Les fines vibrations du moteur se transmettent à tout le corps.
En mode Sport, les sens s’aiguisent: la réponse de l’accélérateur devient plus exigeante, le régime moteur augmente. Le mode Sport+ semble exclusivement destiné au circuit. Mais honnêtement, ces programmes sauvages ne correspondent que partiellement à la nature du véhicule. Les sorties de virage à trop haut régime se soldent par des dérapages ou des interventions du contrôle électronique. Le bruit sec et saccadé lors des changements de vitesse rappelle davantage la GTI et la M2 que la noblesse britannique.
Je m’adapte. J’apprends le langage de l’Aston Martin. Je glisse avec des mouvements fluides sur le volant, sur l’asphalte qui serpente à travers les collines comme de larges tagliatelles. Plus je roule vite, plus elle colle à la route. Des panneaux circulaires avec des chiffres? Ce ne sont pas des interdictions, mais des recommandations. Freinage minimal, plaisir maximal. La Vanquish Volante vole à ras du sol.
Time-out
Le soleil descend, la lumière devient dorée, les raisins au bord de la route projettent de longues ombres. Je m’arrête. L’Aston Martin Vanquish Volante grogne. Oui, j’aime presque tout ce qui vient du pays de la botte. Mais en cet instant, mon cœur appartient à la britannique. À sa sonorité. À son caractère. À son attitude noble et audacieuse. Bien plus qu’à la 12Cilindri de Maranello. L’Aston Martin Vanquish Volante m’a convaincu par son caractère. Elle est différente. Et parfois, cela suffit pour tomber vraiment amoureux.
Photos: Aston Martin