

Opéra à risque de burnout
Maserati n’a en ce moment pas grand-chose à célébrer – et le fait pourtant. GranTurismo et GranCabrio retournent à Modène, accompagnés de pathos lyrique, de one-off rouge velours et or, et d’une bonne dose de symbolisme. Sympa. Mais soyons honnêtes : si on clique, c’est pour ces images incroyables.
Maserati appartient actuellement plutôt à la catégorie « marque au lourd bagage » qu’à celle de « tout roule comme sur des rails ». Et c’est justement maintenant que Modène décide : faisons-en une opéra. Littéralement. Sous le titre « Meccanica Lirica », les GranTurismo et GranCabrio reviennent dans l’usine historique de la Viale Ciro Menotti – mis en scène comme si une nouvelle ère dorée venait de commencer.
Au lieu d’un communiqué sobre, Maserati organise une soirée au Teatro Comunale Pavarotti-Freni : orchestre, Puccini, Nessun dorma, jeux de lumière – une mise en scène où la frontière entre présentation et spectacle disparaît. Et oui : pour ce genre d’opéra automobile, les Italiens avec lunettes de soleil sont imbattables. Au signal, le rideau se lève sur le GranTurismo Meccanica Lirica One-Off, suivi du GranCabrio. L’opéra rencontre l’octane, le sound design rencontre Sonus faber – un événement entre mythe de marque et comédie musicale. Amen.



Rocco Siffredi sur roues
Les deux one-off eux-mêmes ? Du pur car-porn grand écran : Rosso Velluto comme un velours de théâtre, Oro Liricocomme du champagne liquide, logos Trident dorés, sorties d’échappement spécifiques, intérieur en Alcantara bordeaux et nude avec bois laqué – comme si un luthier avait participé à la configuration.
Techniquement, on reste sur le V6 Trofeo de 550 ch, avec un léger ajustement logiciel pour que le moteur chante comme il se doit pour l’opéra.
Pour ceux qui n’étaient pas invités à la soirée, il reste au moins l’option du pack Meccanica Lirica : il transpose le look des one-off en série – jantes, emblèmes, couleurs intérieures, badge « Creata a Modena » compris. Même pour les versions Folgore : sans échappement, mais avec la même histoire. Ici, le son devient narration, la bande sonore devient identité.






Regarder les images
En parallèle, Maserati livre une bonne dose d’auto-affirmation : Modène comme cœur, l’usine comme manufacture avec seulement trois robots, Fuoriserie comme scène pour tout ce qui n’est pas standard. Beaucoup de tradition, beaucoup de pathos – et l’impression que Maserati a besoin de chaque moment positif.
C’est ce qui rend l’annonce attachante : objectivement, il s’agit d’un retour de production et de deux modèles spéciaux très chers. Subjectivement, Maserati en fait une fête. Et franchement : on ne va pas s’en plaindre. Parce qu’au final, nous cliquons tous pour la même raison – pour les photos.
Photos : Maserati


