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Porsche, Mercedes, BMW, Denza ?

BYD veut conquérir des parts de marché en Europe et met les gaz à fond. La clé réside avant tout dans des prix bas. Avec la sous-marque BYD Denza, les Chinois veulent également s'attaquer au segment du luxe.

Publié le 23.04.2025

Nous rêvons d'une Mercedes et conduisons une Volkswagen. En d'autres termes, nous aimerions avoir une voiture haut de gamme dans notre garage, mais souvent, notre budget ne le permet pas. Peu importe, selon Denza à la Milan Design Week 2025. En effet, à partir de l'année prochaine, il sera possible de commander la Denza Z9 GT en Suisse. Denza ? Qui ça ? Denza est présentée comme la marque haut de gamme de BYD, c'est-à-dire la technologie BYD dans un emballage chic. Pour cet emballage, on a fait appel à nul autre que Wolfgang Egger, qui a précédemment travaillé pour Audi, Lancia, Seat et Volkswagen. L'un de ses premiers projets au sein du grand groupe chinois a été de concevoir la Z9 GT.

Design : l'éléphant rose dans la pièce

Pour résumer : l'éléphant rose dans la pièce s'appelle Porsche. À la vue de la Z9 GT, il est difficile de ne pas penser à une voiture de Zuffenhausen. Elle se situe quelque part entre la Sport Turismo et la Panamera. Avec un empattement de plus de 3,1 mètres, elle semble extrêmement allongée, et son design arrondi est censé dégager une élégance raffinée. Egger nous a expliqué cette élégance à l'aide de quelques caractéristiques de design raffinées, mais dès que l'on remet ses lunettes en place après ses explications, on voit à nouveau... exactement : une Porsche. Cela ne devrait probablement pas déranger les Chinois non plus.

Il faut reconnaître sans jalousie que la Z9 GT a été conçue avec soin. Des matériaux haut de gamme, une finition soignée, à quelques exceptions près, que l'on retrouve toutefois aussi chez d'autres marques haut de gamme. À l'intérieur, un téléviseur central domine l'habitacle. À gauche et à droite, le conducteur et le passager disposent chacun d'un écran, complété par des images de caméras intégrées dans les portes à la place des rétroviseurs classiques. Il faut s'y habituer ? Absolument. L'utilisation du système d'infodivertissement, y compris la fonction karaoké, demande également un certain temps d'adaptation. Point positif : il y a un compartiment réfrigéré pour les boissons à l'avant et à l'arrière, ce qui est assez luxueux.

Assez brutal

Les portes électroniques sont également élégantes, mais leur mécanisme de fermeture est si brutal que les personnes non averties risquent rapidement de se coincer le pied. Les sièges arrière peuvent être rabattus électriquement depuis le coffre. Lorsqu'un journaliste s'est accidentellement laissé « replier » sur la banquette arrière, cela a provoqué quelques rires – mais cela sera certainement moins drôle pour les clients. Il est urgent de réajuster les dispositifs électroniques de sécurité avant le lancement sur le marché européen. Le break plat arrivera chez nous en Europe fin 2025 ou début 2026. Il est disponible à la commande en Chine depuis six mois et sera commercialisé chez nous dans deux versions :

une version entièrement électrique avec trois moteurs électriques, une puissance système de 710 kW / 965 ch et une autonomie de plus de 600 kilomètres selon le CLTC, ainsi qu'une version hybride rechargeable de 640 kW / 870 ch. Les deux sont équipées d'une transmission intégrale, d'un couple de plus de 1000 Nm et d'une accélération de 0 à 100 km/h en environ 3,5 secondes. Toutefois, de légères variations sont à prévoir en fonction de l'homologation.

Cela semble beaucoup – et ça l'est

Mais : beaucoup de puissance rencontre beaucoup de poids. Le premier essai routier montre que la Z9 GT accélère bien, mais perd nettement de son élan à partir de 120 km/h. Elle déçoit également en termes de dynamique transversale : une direction trop molle et un châssis encore plus mou enlèvent tout plaisir de conduite. Selon le constructeur, ces points doivent encore être revus avant le lancement européen.

Les influenceurs réunis ont préféré se laisser distraire par l'assistant de stationnement surréaliste ou le « mode crabe » quelque peu inutile.

Conclusion :

La première impression laissée par Denza reste positive. Positive, car des véhicules tels que la Z9 GT peuvent tout à fait être considérés comme un coup de semonce pour les marques premium établies. Les voitures de luxe destinées à la détente ne doivent pas nécessairement venir de Stuttgart, Munich ou Ingolstadt – d'autres savent désormais très bien le faire aussi.

Et pourtant, ce test montre également qu'en matière de dynamique de conduite, l'ingénierie européenne de Mercedes, BMW et Audi reste toujours élitiste. Certes, les voitures de sport allemandes grossissent elles aussi, mais en termes de plaisir de conduite et de réglage, il existe toujours un fossé entre la Chine et l'Europe. Si la Chine venait à rattraper son retard dans ce domaine, il ne resterait peut-être plus aux constructeurs haut de gamme que leur bonne réputation. Il est donc temps que l'Europe se remette à construire des voitures qui font battre le cœur, à des prix qui ne font pas seulement rêver, mais qui incitent aussi à l'achat.

 

 

 

Texte : GAT
Photos : Denza

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