Maserati Indy 4200

Une voiture de sport à quatre places

Soyons honnêtes : existe-t-il une plus belle Maserati que l'Indy 4200 ? Plus rapide qu'une Ferrari, mais pouvant accueillir quatre personnes comme une Volvo. La vie de famille était tellement cool dans les années 1970.

Publié le 25.06.2025

Maserati rappelle un peu le feuilleton télévisé « Gute Zeiten / Schlechte Zeiten » (Les bons et les mauvais moments). Les bons moments, c'était à la fin des années 1920, lorsque les frères Maserati se sont fait connaître grâce à leurs nombreux succès en sport automobile. Leur plus grand adversaire : Enzo Ferrari, qui fonda la Scuderia Ferrari en 1929. Malheureusement, Alfieri Maserati, le fondateur de la marque, meurt en 1932 des suites d'un accident de course. Mais la vie continue. Les frères Maserati restants engagent alors le pilote Tazio Nuvolari, qui remporta le Grand Prix de Belgique en 1933 sur une Maserati.

500 miles d'Indianapolis

En 1937, les frères Maserati restants vendirent l'entreprise à la famille Orsi, qui espérait que la marque ferait de la publicité pour son aciérie. Sur les circuits, Maserati était quant à lui sur la voie rapide. Elle remporta même en 1939 et 1940 les célèbres « 500 miles d'Indianapolis » avec la 8CTF, devenant ainsi le premier et, pendant des décennies, le seul constructeur européen à réaliser un doublé. Mais les temps difficiles s'annoncent déjà : après la Seconde Guerre mondiale, l'usine de Modène dut fermer ses portes, la famille Orsi étant progressivement à court d'argent.

Champion du monde avec Juan Manuel Fangio

Mais comme dans tout bon feuilleton, le drame est suivi d'un revirement positif. Grâce à une restructuration de l'entreprise, les beaux jours reviennent à partir du milieu des années 1950. La légendaire Maserati 250F devient l'une des voitures de Formule 1 les plus titrées et aide Juan Manuel Fangio à remporter son cinquième et dernier titre de champion du monde en 1957. Une période faste ? De nouvelles difficultés financières contraignirent Maserati à se retirer officiellement de la course automobile en 1958. L'entreprise se concentra alors sur les voitures de luxe GT, comme la 3500 GT, née d'une fantaisie du Shah d'Iran. En 1968, la famille Orsi vend ses dernières actions Maserati à Citroën.

Hommage aux victoires légendaires

Avant même son rachat par Citroën, Maserati a développé une œuvre d'art très particulière : la Maserati Indy 4200. Elle a fait ses débuts en 1969 au Salon de l'automobile de Genève et a immédiatement séduit le public. Son nom rendait hommage aux victoires remportées lors de la légendaire course des 500 miles d'Indianapolis.

Dans les années 70, les voitures de sport étaient soit à quatre places, soit belles. L'Indy était les deux. Le designer Giovanni Michelotti a relevé la ligne de toit par rapport à celle de la Ghibli afin de créer plus d'espace pour les passagers arrière. De grandes portes ont également été ajoutées pour permettre aux passagers arrière de descendre avec dignité.

Une voiture de sport pour quatre personnes

Sous la carrosserie aux lignes acérées se trouvait la première carrosserie autoporteuse de Maserati. L'essieu arrière rigide et obsolète a incité les essayeurs automobiles à faire des blagues telles que « le camion le plus rapide du monde ». Mais la plupart des journalistes automobiles s'accordaient à dire que la Maserati était une voiture de sport pure race, conçue pour quatre personnes plutôt que pour deux.

Aujourd'hui, la puissance du moteur ne fait plus rêver personne. Mais pour l'époque, le moteur V8 de 4,2 litres avec deux arbres à cames en tête développait 194 kW/260 ch. Et atteignait une vitesse maximale d'environ 250 km/h.

Cendrier au milieu

L'intérieur de la Maserati Indy est presque plus beau que l'extérieur. La disposition du tableau de bord est d'inspiration américaine, mais interprétée à l'italienne. Le conducteur et le passager sont séparés par un gigantesque tunnel de transmission sur lequel se trouve le levier de vitesses. Et, comme il se doit, un cendrier.

La Maserati Indy était équipée de série d'une colonne de direction réglable en deux positions, d'un dispositif antivol, d'une sellerie en cuir, de vitres électriques, de phares antibrouillard, d'une lunette arrière chauffante, d'appuie-tête et d'une horloge fixée au tableau de bord devant le passager. La direction assistée était disponible en option, tout comme la boîte de vitesses automatique et la radio. Tout à fait dans l'esprit : ceux qui ne savent pas conduire, ne veulent pas changer de vitesse et n'apprécient pas le son du V8 doivent être pénalisés par un supplément.

L'un des modèles les plus réussis

L'Indy a été construite pendant six ans, de 1969 à 1975, avec une carrosserie pratiquement inchangée. Au total, 1 104 exemplaires de toutes les versions ont été produits pendant cette période. L'Indy était ainsi l'un des modèles Maserati les plus populaires.

Cette Maserati Indy 4200 de couleur Celeste Cabrio a été construite en 1972, mais n'a été mise en circulation qu'en 1986 par un diplomate à Genève. En 34 ans, la Maserati Indy 4200 n'a parcouru que 40 000 kilomètres. Elle a ensuite rejoint l'une des collections de voitures de sport les plus prestigieuses du lac Léman. Cette Maserati Indy 4200 a donc toujours connu des moments heureux.

Vous la voulez ? Vous pouvez l'avoir !

Actuellement, cette voiture de sport affiche 50 000 kilomètres au compteur. Et elle semble tout juste sortie de chez le concessionnaire. D'ailleurs, c'est là qu'elle se trouve actuellement, en vente sur Goodtimer.ch. Pour 88 500 francs, vous pouvez acquérir l'une des Maserati Indy 4200 les mieux entretenues qui soient.

La première vente aux enchères internationale en ligne de goodtimer.ch débutera le 2 juillet avec environ 30 véhicules dans des gammes de prix allant de 15 000 à 250 000 CHF. La vente aux enchères durera deux semaines et se terminera le 16 juillet 2025 à 11h00.

Texte : Jürg Zentner 

Photos : Christian Lienhard (lienhardbildwerke.ch)

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